L’enfant blessé

Adulte, nous avons pourtant un enfant qui vit en nous dans le présent. C’est la partie sensible, créative, et régénératrice de notre intériorité.
Mais c’est aussi une partie blessée. Cet enfant qui continue à vivre en nous, quel que soit notre âge, est désigné, par le terme d’« enfant intérieur».
Elle fait de plus en plus partie de notre culture psychologique contemporaine. Mais en quoi donc cette notion d’« enfant intérieur» est-elle si parlante ?…


C’est le psychologue Carl Gustav Jung qui remit au grand jour la notion du « puer aeternus », le nom latin donné à l’archétype de l’enfant intérieur.

Pour Jung, l’énergie archétypale de l’enfant intérieur génère une démarche où la personne tend à être de plus en plus en accord avec elle-même. Ceci implique une intégration des différents éléments qui composent l’ensemble de sa propre personnalité. L’archétype de l’enfant unifie les éléments conscients et inconscients de la personne.

Se prendre en charge soi-même Se relier à son enfant intérieur est une façon de se guérir soi-même en devenant son propre psychothérapeute. De plus, et c’est peut-être cela qui est le plus important, il semble que la grosse majorité des adultes soit concernée.

En effet, qui n’a jamais réagi de façon démesurée à l’un ou l’autre petit événement ? Qui n’a jamais réagi de façon disproportionnée à l’une ou l’autre parole ?

Ce sont parfois des pleurs, parfois des rages, parfois des cris. Et ces pleurs, ces rages, ces cris, sont le fait non d’un adulte équilibré et fort qui, par ailleurs, peut mener une vie active et responsable, mais de l’enfant blessé qui continue à vivre intérieurement en lui.

Cet enfant blessé n’a pas eu l’attention dont il avait besoin et devenu adulte, il continue à réclamer cette attention.

Le problème est que ses demandes sont impérieuses et demandent satisfaction immédiate. D’où cris et grincements de dents. Sanglots et pleurs. Ou alors abattement, retrait, coupure avec autrui. Tous les cas de figures sont possibles.

Notre personnalité est composée de multiples facettes.

Il se peut même que nous ressentions la présence en nous de plusieurs personnages et point de vue. D’un instant à l’autre, les points de vue peuvent changer, ou pire, s’exprimer simultanément.

On est tiraillé entre plusieurs voix. La voix de la raison, la voix du cœur, la voix de l’intuition, celle du devoir. Et ainsi de suite. D’où l’utilité de se référer à la notion d’enfant intérieur.
S’il y a un enfant blessé en chacun de nous, il y a aussi un adulte qui, tout au long de la vie, tire des leçons de l’expérience qu’il fait, réussit à accomplir certaines choses avec succès, trouve les ressources pour faire face aux situations qui le mettent en péril.

Bref, il y a un adulte intérieur qui est doté d’une force que l’enfant blessé n’a pas. Et cette force est une ressource… à partir du moment où c’est une force aimante.

Autrement dit, il est possible de confier son enfant intérieur à l’adulte intérieur, pourvu que celui-ci le protège, l’aime et lui donne la permission de vivre tel qu’il est.

Prendre soin de son enfant intérieur, c’est tout simplement l’aimer. Bref, nous devenons ainsi notre propre parent intérieur.

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