Accepter sa présence

Les souffrances intérieures graves et les traumas ont toujours une double potentialité. Soit, elles nous donnent accès à une renaissance de façon périodique, et à un surcroît important de vie et d’énergie. Soit, elles nous figent et nous font mourir à petit feu.

Il arrive même que certaines personnes soient totalement brisées. Dans des peaux d’adultes parfois très vieux, un bébé hurle encore. A peu près tous, nous sommes plus ou moins habités par des souffrances d’enfant blessé. En cela, nous ne sommes pas seuls.

Notre conjoint, notre ami, notre voisin, lui aussi, doit faire avec la partie blessée en lui.

Il est cependant possible d’écouter cet enfant intérieur qui souffre de n’avoir pas existé aux yeux de ses parents. Pour la plupart des personnes ordinaires que nous sommes, la première étape est sans conteste d’accepter le concept même d’enfant blessé.

Pour prendre soin de lui, il faut tout simplement l’accepter. Accepter la présence de cette partie fragile et réactive qui est en soi, c’est accepter l’enfant blessé.

Comme si c’était un enfant réel

Il est donc possible de s’adresser à cette partie blessée en nous… et d’avoir une réponse. Il est possible d’en prendre soin. On peut prendre soin de son enfant intérieur, comme si l’on prenait soin d’un enfant réel. Si vous rencontrez un petit enfant en sanglots et perdu dans un grand magasin, vous allez le rassurer, le consoler, le prendre par la main pour l’accompagner à la caisse, et attendre avec lui le retour de sa maman afin qu’il ne se sente pas seul et abandonné. Il en est de même pour l’enfant blessé en nous.

La partie mûre et adulte en nous, qui s’est fortifiée au cours des années, peut protéger la partie enfantine blessée et fragile en nous. Cette dernière reste figée dans une souffrance sans cesse réactivée par des événements présents qui font écho au passé.

C’est un véritable dialogue intérieur de re-parentage bienveillant que nous pouvons effectuer alors. Un exemple de dialogue.

Supposons que vous vous sentez nul et perdu face à quelque chose à effecteur, par exemple un clou à enfoncer dans un mur pour accrocher un tableau :
Adulte intérieur :
Qu’est-ce qui ne va pas ?
Enfant intérieur :
Je me sens nul
Adulte intérieur :
Tu n’es pas nul. Tu ne dois pas réussir à planter ce clou pour que je t’aime et que je reste avec toi. Tu ne dois rien réussir pour que je t’aime. Je t’aime.

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